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Le Sénégal dévoile son plan stratégique national de lutte contre la drogue

Dans la dernière partie de février 2021, le Sénégal a organisé un atelier pour valider le Plan Stratégique National de Lutte contre la Drogue couvrant la période 2021 - 2025. Par la suite, un atelier d’appropriation s’est tenu du 6 au 8 octobre 2021 pour favoriser l’appropriation du Plan stratégique par les acteurs impliqués dans la lutte contre la drogue et définir un plan de mise en œuvre, tant technique que financier.


L’élaboration du plan stratégique et les deux ateliers ont été dirigés par le Comité Interministériel de Lutte contre la Drogue (CILD) et soutenus par d’autres organismes nationaux tels que l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), le ministère de la Santé, la Direction Générale de la Planification et des Politiques Économiques (DGPPE), la Direction des Services Législatifs du Secrétariat Général du Gouvernement, les forces de sécurité, y compris la Police, la Gendarmerie et la Douanes. La représentation et la participation de la société civile ont été prises en compte à travers le CEPIAD (Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar), l’ANCS (Alliance Nationale des Communautés pour la Santé), la FONSELUD (Fédération Nationale des ONG travaillant sur la Drogue), le Réseau Africain contre la Drogue, la Violence et le Sida (RADOVIS), entre autres.


Le nouveau Plan Stratégique National de Lutte contre la Drogue a été élaboré en gardant la vision d’une société à l’abri de la drogue pour un développement durable et harmonieux au Sénégal. Le document vise principalement à réduire le trafic et la consommation de drogues illicites au Sénégal sur la période 2021 à 2025. Le plan stratégique s’appuie sur les principes directeurs suivants : engagement et leadership au plus haut niveau, gestion axée sur les résultats, approche basée sur la santé publique et le respect des droits humains, prise en compte de la dimension de genre dans la lutte contre la drogue, approche inclusive et participative, transparence et redevabilité. En outre, le Plan stratégique repose sur quatre (4) axes qui visent à (i) renforcer le cadre juridique et institutionnel pour lutter contre la dépendance aux drogues et le trafic de drogues illicites, (ii) renforcer les capacités des acteurs, (iii) réduire l’offre et la demande de drogues, et (iv) améliorer la communication sur le système national de lutte contre la drogue.


Sous le premier axe, la stratégie s’engage sur deux objectifs. Le premier est de réviser et d’améliorer les textes législatifs et réglementaires actuels, notamment la loi n° 97-18 du Code des drogues, adoptée en décembre 1997 (et modifiée par la loi n° 2007-31 en décembre 2007). La révision donnera la priorité aux alternatives à l’incarcération et établira également un cadre juridique approprié pour les programmes de réduction des risques et le traitement des consommateurs de drogue. Le deuxième objectif est de renforcer le cadre institutionnel en restructurant les organismes gouvernementaux responsables de la lutte contre la drogue tels que le CILD, en créant une unité médico-judiciaire, en mettant en place l’Observatoire sénégalais sur les drogues et addictions (OSDA), en mettant en place des unités de santé mentale dans toutes les régions et en développant un cadre consultatif pour tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la drogue.


Le deuxième axe soutient le renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la drogue. Le plan stratégique assure le renforcement des capacités opérationnelles et techniques des forces de défense et de sécurité, des prestataires de services de soins, ainsi que de la société civile. En outre, le document préconise la disponibilité de substances contrôlées à des fins médicales et scientifiques, tout en mettant en œuvre des moyens pour promouvoir la recherche.


Le troisième axe porte sur la réduction de l’offre et de la demande de drogues. Le plan stratégique appelle à améliorer le soutien aux consommateurs de drogue en soulignant la nécessité de leur réintégration socio-économique. Il continue de chercher à réduire la prévalence du VIH parmi les personnes usagères de drogues par injection et les obstacles au respect des droits humains et à l’équilibre entre les sexes, tout en favorisant le développement alternatif. L’éducation du grand public sur les méfaits de la drogue et les défis associés à la lutte contre la drogue est également une priorité dans le cadre de cet axe.

Le quatrième axe du plan stratégique vise à améliorer la communication sur le dispositif national de lutte contre la drogue. Le document propose l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de communication national, ainsi que le renforcement des mécanismes de communication afin de favoriser une approche efficace et coordonnée de la communication à tous les niveaux.


Le Réseau Ouest Africain des Politiques en matière de Drogues (WADPN) salue cette approche géante du Sénégal vers une réponse efficace de lutte contre la drogue qui englobe les droits humains, la santé publique, la sécurité et le développement alternatif. WADPN souhaite féliciter particulièrement le Comité Interministériel de Lutte contre la Drogue (CILD) dans sa détermination à rejoindre la nouvelle ère de réforme de la politique des drogues en Afrique de l’Ouest. WADPN remercie également tous les autres organismes gouvernementaux et les organisations de la société civile qui ont contribué à cette initiative.

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